CAARUD au 76 rue de Cléry

Lundi soir, ma réunion sur le trottoir a réuni une douzaine de riverains prévenus par ceux d'entre vous qui leur ont fait suivre ma newsletter lundi après-midi (n'hésitez pas à me transmettre des emails de voisins intéressés par cette lettre dédiée à Paris Centre) et par bouche-à-oreille. Nous nous sommes retrouvés devant le nouveau Centre d’Accueil et d’Accompagnement à la Réduction des risques pour Usagers de Drogues (CAARUD) ouvert très discrètement au 76 rue de Cléry. Pour précision, il n'accueille les toxicos que le matin de 9h30 à 12h30. Quelques après-midi sont dédiés au dépistage du Sida et des hépatites ainsi qu'à la prévention, comme au Checkpoint du groupe SOS à 100 mètres de là.

Les témoignages ont fusé. J'ai exposé mon expérience dans ce domaine. Quelques deals ont eu lieu devant le centre. Plusieurs toxicos défoncés se sont installés sous les porches d'entrée d'immeuble. Quelques agressions verbales et menaces ont eu lieu en 10 jours. Des hurlements et des tensions entre consommateurs de crack ont perturbé la vie de cette rue résidentielle très calme. Alors que le centre ne leur est ouvert que le matin, il attire une nouvelle population au courant de cette ouverture. Et ces toxicos rôdent dans le coin toute la journée et parfois tard le soir. L'inquiétude est grande. Une locataire a déjà choisi de déménager. Ce n'est pas acceptable.

Le lendemain, je suis allé à la rencontre des animateurs du centre. C'est une équipe expérimentée qui connait bien l'évolution des consommations et des dérives liées au crack pour les plus accros. Leur mission est d'accompagner les plus accros à reprendre le contrôle... et à les orienter vers des parcours de soin si possible. Leur taux de réussite leur est inconnu. Ils connaissent la plupart des toxicos par leur nom, les lieux de deal, la nature des dealers (ceux qui débarquent du triangle du crack ont des pratiques sont beaucoup plus brutales que leurs prédécesseurs), tentent de fixer des règles de conduite avec ceux qui viennent les voir pour préserver la tranquillité du voisinage. Bref, il ne faut hésiter à leur signaler les problèmes pour les aider à les régler. Je vous avoue néanmoins que je les ai sentis un peu dépassés pour ce démarrage très anxiogène pour les habitants avec des tensions importantes dès les 10 premiers jours d'ouverture .

J'ai signalé ces problèmes au Préfet de police et en parlerai au maire de Paris Centre afin qu'il renforce significativement la sécurité rue de Cléry et dans les rues alentours, notamment rue de la Lune et square Bidault.

Voici mon compte-rendu en images :