Les questions ont porté en particulier sur l'entretien futur de cette verdure afin que cet investissement lourd ne finisse pas à la poubelle. Il faudra prévoir 250 litres/semaine d'eau potable en pic estival par arbre (aucun accès à l'eau du canal de l'Ourcq hélas).

Ainsi que sur l'assurance d'étanchéité du parvis, en particulier pour le parking de 5 niveaux qui se trouve dessous. Pour rappel, la refonte de la place de la République (25 millions d'euros, terminée en 2013) a été bâclée, mal conçue. Cela va obliger la RATP à démarrer un énorme chantier de plusieurs années plusieurs de dizaines de millions d'euros à partir de 2026 pour remettre en état l'immense station aux 5 lignes, gorgée d'eau à cause de la mauvaise étanchéité de cette place minéralisée par la mairie qui en a ôté fontaines et verdure. Résultat : coulures jaunâtres et verdâtres, peintures cloquées, murs boursouflés de moisissures, carreaux de faïence souillés, ces dommages dégradent couloirs et quais et fragilisent l’infrastructure.

PLACE DE LA REPUBLIQUE : EXEMPLE TRAGIQUE DE RATAGE RUINEUX

Le Conseil d’État vient d'ailleurs de débouter définitivement la Régie qui réclamait 29 millions d’euros à la mairie d’Anne Hidalgo pour les dommages occasionnés par ce réaménagement totalement raté.

Dans un arrêt rendu le 24 octobre 2023, la cour administrative d’appel de Paris avait constaté sur la forme que le tribunal administratif en première instance n’avait « pas répondu » à l’argument de la RATP, qui estimait que « l’absence d’obligation d’information » sur les délais de recours, pour des établissements comme le sien, avait porté « atteinte à son droit au recours effectif ». Cette « irrégularité » formelle justifiait donc bien que le jugement soit annulé. Mais sur le fond, « contrairement à ce que soutient la requérante, la Ville de Paris n’était pas tenue, pour que soit opposable le délai de recours (…), d’accuser réception de sa demande. » La RATP a formé un recours au-delà des 2 mois prévus. Ses conclusions trop tardives sont donc jugées irrecevables.

Une deuxième procédure est en cours, portant cette fois-ci sur 40 millions d’euros. Elle est toujours en attente de jugement. Sauf surprise, la RATP devra assumer seule les frais de remise en état l'ensemble de la station, même si la mairie de Paris en est bien la cause.

Je défendrai un nouveau projet pour la place de la République afin de profiter de ce chantier souterrain pour lui rendre en surface ses fontaines historiques et y prévoir deux jardins destinés aux riverains en s'assurant cette fois d'une bonne étanchéité. Cette place doit retrouver sa verdure en tenant compte des contraintes de sous-sol.