Madame,
Monsieur,
Rachida Dati m'a demandé de la remplacer à une table-ronde organisée par le Medef Paris face à Emmanuel Grégoire, Pierre-Yves Bournazel et Emile Meunier pour EELV. J'ai exposé notre vision du Paris économique de demain.
D'abord, un constat. L'ADN d'une ville, c'est d'être un marché. Marché de l'emploi et du commerce bien sûr, mais aussi marché des savoirs, de l'innovation, marché de la culture et de la création. La ville permet d'avoir le plus vaste choix dans tous les domaines, d'employeurs pour les salariés, d'employés pour les travailleurs, d'artisans d'excellence, de fondations et de musées, d'écoles, d'universités ou de théâtres. Ca ne marche plus à Paris quand 32.7% des professionnels déclarent avoir dû refuser ou annuler un rendez-vous à cause de la circulation et du manque de places de stationnement. Ou pire, quand les entreprises cessent d'investir par peur d'être expropriées arbitrairement.
Nous nous mesurons à Londres, New York ou Hong Kong, et non à Grenoble ou Lille, aussi charmantes soient‑elles. Placée au carrefour de l’Europe, la capitale constitue le poumon économique de la France. Elle domine les secteurs des nouvelles technologies, du luxe et de la mode, de la banque et de l’assurance, ainsi que du tourisme et de l’hôtellerie.
Diminuer la place des bureaux et des emplois à forte valeur ajoutée au profit de HLM soulève une question cruciale : quelle sera la prospérité future des Parisiens ? Un lieu de travail implanté au cœur de la ville, superbement desservi par un réseau en étoile de transports en commun et un maillage dense de pistes cyclables, constitue un avantage concurrentiel décisif pour attirer les meilleurs talents dans un marché globalisé hyper‑compétitif.
Ne laissons pas s’éroder cet atout en décimant un maillage d’immeubles de bureaux dont le taux de vacance est aujourd’hui quasi nul. Dans le contexte actuel, c'est une ressource précieuse pour la vitalité et l’attractivité de Paris.