Subject: Dernier Conseil Municipal de l'année

Madame,

Monsieur,



Hier soir s’est déroulé le conseil municipal de clôture de l’année, sous une ambiance particulièrement tendue. Nous avons examiné une série de délibérations qui, à mon sens, nuisent à la vitalité du cœur de Paris.


1. Subvention à la Gaîté‑Lyrique
Je me suis vigoureusement opposé la décision de réallouer 430 000 € afin que la Gaîté‑Lyrique puisse « terminer l’année ». J’ai demandé où s’étaient volatilisés les 3,2 M€ de subvention prévus pour 2025 entre janvier et mars alors que le lieu était occupé par 450 migrants. La municipalité n’a pu fournir aucune explication : les fonds semblent avoir tout simplement disparu. Malgré ce silence, la majorité a validé l’enveloppe, laissant entendre que la dépense était « peu coûteuse », puisqu’elle serait supportée intégralement par la Ville.


2. Subvention à un centre d’accueil pour les livreurs
J’ai également rejeté la dotation de 70 000 € destinée à créer un centre d’accueil offrant une aide juridique aux livreurs, dont la moitié serait constituée de personnes en situation irrégulière selon la délibération. La municipalité a, d’une part, fermé les dark‑stores et les dark‑kitchens, privant ainsi leurs livreurs salariés, en règle, de leurs revenus. D’autre part, elle renforce son soutien aux livreurs pour bonne part clandestins à l’origine des nuisances régulièrement signalées par de nombreux riverains. Elle manifeste une hypocrisie évidente : l’économie légale dénigrée, travail informel soutenu.


En réponse, l'adjoint socialiste embarrassé a cherché à justifié cette aide en plaidant l'état de détresse de ces livreurs sans papiers. Grand moment de gêne dans l'assemblée quand il nous a expliqué qu'il fallait être solidaire avec eux : " Il faut comprendre. Ces gens ne sont pas comme nous. Ils sont noirs..." Parfois, la spontanéité nous trahit.


3. Logement social
Comme chaque mois de décembre, plusieurs textes portaient sur le logement social. Une feuille de calcul présentait des taux de reversement de loyers à la Ville variant entre 1 % et 45 % selon les bailleurs. J’ai exigé une clarification de ces écarts ; aucune réponse claire ne nous a été donnée, et nous avons de nouveau voté à l’aveugle. Le résultat : une allocation massive de logements aux très précaires et très peu d’options ouvertes aux ménages de classe moyenne : agents municipaux, salariés d'entreprises parisiennes... Cette iniquité condamne la sociologie du centre‑Paris à une homogénéisation indésirable.


Dans le même thème, la mairie souhaite transformer le bâtiment municipal actuellement occupé par la DRH (responsable de 55 000 agents) en logements sociaux, en relocalisant le service des Ressources humaines place d’Italie. Cette mesure met en évidence la priorité que la Ville accorde à la gestion des ressources humaines au détriment du bien‑être de ses agents. On comprend mieux le malaise général dans les rangs des agents municipaux.



Passons sur le renouvellement du contrat de Chauffage urbain pour 25 ans, un budget de 15 milliards en jeu à 3 mois des élections municipales pour lequel nous n'avons que peu de détails. Un choix technique, selon les adjoints. Politique, selon nous. Pourquoi ne pas avoir reporté de 6 mois pour permettre à la prochaine majorité de trancher ?


Chaque décision analysée montre une dérive : des subventions mal justifiées, des priorités contradictoires et une politique du logement qui favorise la précarité au détriment de l’équilibre territorial. Il est impératif que la municipalité revienne à une gestion transparente, basée sur des critères clairement définis.



Le Conseil de Paris suit le Conseil municipal d'une à deux semaines. Mais il dure quatre jours pleins, de mardi à vendredi de 9h à 21h. Démarrage mardi prochain.



Cordialement,

Aurélien Véron

Conseiller de Paris, élu à Paris Centre



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