Nous avons appris par le Canard Enchainé que la Mairie de Paris abritait une citerne d'essence ou de gazole rue de Lobeau, face à l'Hôtel de Ville (et au parking en surface de la mairie). La même mairie se vante de faire fermer les stations services à Paris au plus grand déplaisir des Pompiers et autres services publics qui doivent dorénavant partir s'approvisionner en banlieue. Afin d'échapper à la pénurie de carburant qu'elle organise à Paris, la mairie a donc discrètement conservé une source d'approvisionnement pour ses véhicules, y compris je suppose ses voitures de fonction. Malin.

L'ennui, c'est qu'un prestataire a commis une grosse bourde en remplissant cette cuve. Il a déversé 1.000 litres de carburant dans le bâtiment. 1.000 litres de trop, c'est beaucoup, mais passons. Les erreurs font partie de la vie. Le rôle d'une mairie est de les corriger vite et bien. Devinez comment la situation a été gérée après l'incident du prestataire négligent ?

Pendant 3 semaines, les agents municipaux abrités dans les bâtiments concernés ont baigné dans les odeurs de benzène. Silence radio côté mairie, zéro commentaire sur l'incident, encore moins d'analyse de ces émanations pour apprécier leur dangerosité pour les agents. Le carburant avait évidemment imprégné le sous-sol. Jusqu'à ce que les syndicats transmettent le dossier au Canard Enchainé. Ma réaction sur les réseaux sociaux a suscité des appels d'Actu Paris et du Parisien. Leurs articles ont enfin fait réagir la mairie.

Je vous laisse imaginer ce que les élus de la mairie auraient clamé si une entreprise privée avait laissé ses salariés respirer des gaz toxiques sans broncher pendant 3 semaines. Ils auraient une fois de plus dénoncé la course au profit destructrice du capitalisme. Là, nous assistons une fois de plus à l'amateurisme d'une mairie qui gère tous ses incidents dans l'opacité, même quand il en va de la vie des agents municipaux.

Bonne fin d'année malgré tout !