Subject: La mairie de Paris subventionne une librairie antisémite

Madame,

Monsieur,



Vous avez peut-être suivi en août la polémique déclenchée par Mediapart et quelques autres médias à la suite de notre opposition, à Nelly Garnier et moi-même, à une subvention municipale accordée à l’association-librairie Violette & Co.


Cette librairie lesbienne, fondée en 2004 par un couple de femmes, était devenue une véritable institution au sein de la communauté LGBT+. Lorsque leur bail n’a pas été renouvelé en 2022, elles ont dû cesser leur activité. Trois nouveaux dirigeants associatifs ont alors repris le fonds de commerce, levé des fonds privés, et obtenu de la mairie de Paris un nouvel espace à loyer réduit ainsi qu’une aide publique pour relancer la librairie dans un nouveau local. En 2025, la subvention s'élevait à 17 500 €.


Le problème réside dans le changement d'orientation historique de cette institution par la nouvelle équipe. Au lieu de se concentrer exclusivement sur le féminisme et les questions LGBT+, elle a dilué ces thèmes dans un mélange idéologique incluant la lutte contre le racisme, l’« antifascisme » et la cause palestinienne, allant jusqu’à promouvoir des ouvrages relevant clairement, au regard de la loi de 2019, de l’antisémitisme, qui englobe la haine d’Israël. Sans oublier l’apologie du terrorisme du Hamas.



Suite à la résolution du Parlement du 3 décembre 2019, la définition opérationnelle de l'antisémitisme "englobe les manifestations de haine à l’égard de l’État d’Israël justifiées par la seule perception de ce dernier comme collectivité juive." Il est donc possible de critiquer la politique menée par le gouvernement israélien et de compatir avec les victimes civiles palestiniennes. En revanche, l'antisionisme, la haine d'Israël et l'appel à sa disparition sont assimilés à l'antisémitisme.


Le titre de ce livre, bien en vue dans la librairie, "From the river to the sea", se traduit par : "De la mer au Jourdain" Ce slogan appelle à supprimer Israël de la carte. C'est donc un ouvrage ouvertement antisémite. Un délit.


Commémoration de la Libération de Paris


Une page de ce livre pour enfants explique que les "résistants" tués par les israéliens ne sont pas des "victimes" mais des "Chahid(a), ou martyr.e. Ce sont des héros...". Difficile d'être plus explicite dans le soutien au Hamas et à son pogrom du 7 octobre.




Prise la main dans le sac avec ce livre et d'autres tout aussi accablants, l'association a eu le culot de publier un message annonçant qu'ils commandaient un nouveau stock de cet ouvrage. Nos libraires assument donc un antisémitisme décomplexé sous couvert d'antisionisme radical.


Voilà pourquoi nous exigeons que la mairie réclame le remboursement de cette aide indéfendable. Jusqu'ici, il n'y a eu que 4 réactions : celles de David Belliard (EELV), de Jean-Luc Roméro et Ian Brossat (PCF) qui nous accablent et nous associent à l'extrême-droite.

A l'inverse, l'adjointe au patrimoine Karen Taïeb demande à la librairie "d'épargner les enfants de cette propagande et cette haine de l'autre. Je déplore le fait que cette association n'ait pas mesuré les conséquences pour l'avenir." Un euphémisme.

Emmanuel Grégoire ?:Muet. Anne Hidalgo ? pas mieux, silence radio.


Il n’y a pourtant que deux options :

1. Erreur : la mairie doit la reconnaître et exiger le remboursement. Et se porter partie civile pour diffusion de propagande antisémite.

2. Complicité : la mairie assume alors financer, directement ou indirectement, un antisémitisme qui gangrène la société à travers tout un réseau associatif subventionné, quelles que soient les causes affichées au départ.


Affaire à suivre au prochain Conseil de Paris en octobre.



Cordialement,

Aurélien Véron

Conseiller de Paris


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