Dans le cadre de la série de présentations thématiques consacrées à notre Vision, j’ai récemment abordé la question du logement, un enjeu prioritaire pour les Parisiens. Les locataires se heurtent à une pénurie de logements privés aucunement compensée, malgré le départ de 158 000 habitants depuis 2015. De leur côté, les propriétaires ont vu leur taxe foncière augmenter de 62 % au cours de la même période. Tous les éléments convergent donc vers une crise du logement à Paris. Paris figure parmi les villes les plus denses au monde, avec 20 000 habitants / km², densité qui grimpe à 40 000 habitants / km² dans certains arrondissements. Densifier davantage le parc existant s’avère donc très difficile. En attendant de vous présenter les propositions de Mme Rachida Dati, voici quelques pistes que je partage dans cette vidéo. Au fil de mes échanges avec les habitants, il apparaît que le plafonnement des loyers reste un sujet sensible. Paris a subi un assèchement du parc locatif avec les préemptions massives de logements privés convertis en HLM par la mairie de Paris, à coup de milliards de dette supplémentaire. Le Diagnostic de Performance Energétique (DPE) a retiré le 1er janvier dernier près de 50.000 logements du marché à Paris, interdits à la location. Les prochaines étapes retireront près de la moitié des logements du marché locatif, car jugés "passoires thermiques". L'offre s'effondre, paris continue à se vider. Les uns n'ont plus les moyens de rester, les autres estiment qu'à ce prix, ils préfèrent des villes de petite couronne où les familles sont mieux traitées.
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Dans ce contexte de tension extrême, le plafonnement des loyers apparaît comme une réponse admissible à l’inquiétude grandissante des classes moyennes parisiennes, qui se voient exclues du logement social. Cette mesure empêche certes une flambée incontrôlée des loyers, mais soyons lucides. Elle engendre également des effets pervers. En décourageant les propriétaires de mettre leurs biens en location, voire de les entretenir, elle contribue à la contraction du parc locatif, comme le démontrent de façon exhaustive les travaux très documentés de Bertrand Moine et Quentin de Gryse (que je peux vous transmettre à la demande).
Louer devient aujourd’hui une procédure de plus en plus lourde : il faut passer par un réseau d'initiés, fournir un justificatif de revenu très élevé ou s'appuyer sur un garant solide. Cette complexité décourage les familles, qui voient leur qualité de vie se détériorer nettement. En conclusion, il me paraît indispensable, à terme, de lever cette contrainte qui porte atteinte à la propriété privée et qui pénalise à la fois les locataires et les propriétaires. Mais avant d’en arriver là, il est impératif de renouveler l’offre de logements et d’assouplir les règles qui maintiennent aujourd’hui la tension sur le marché. Cela passe par une révision des critères de préemption, une accélération des rénovations énergétiques et un allègement des exigences normatives et règlementaires.
Je vous invite à me faire part de vos analyses et propositions afin d’enrichir ce débat crucial pour l’avenir de notre capitale.
Cordialement, Aurélien Véron Conseiller de Paris, élu à Paris Centre
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