| | Madame, Monsieur,
🎉 Inauguration joyeuse du portail Raoul dimanche après-midi, en présence de son infatigable sauveur Michel Cribier, des mécènes (dont je suis, modestement) — et du maire.
Ce portail est le dernier vestige d’un hôtel particulier construit en 1604, dans le style de l’hôtel de Sully. Rasé dans les années 60 au nom du progrès à béton armé, il n’en reste que ce vénérable fronton, miraculeusement épargné grâce à un sursaut tardif des Monuments Historiques. Las, sans entretien pendant des années, il menaçait ruine. Pierre malade, bois tagué, chutes dangereuses : un monument du Marais réduit à l’état de ruine municipale.
Michel Cribier a bataillé des années, avec ténacité, contre l’indifférence, un devis délirant (350.000€ !) se concluant par un refus poli de la mairie qui n'avait pas trouvé moins cher - et sans doute pas beaucoup cherché, nous a expliqué l'entreprise de maçonnerie. Quand il m’a sollicité en 2021, nous avons proposé un plan plus réaliste, plus intelligent.. et plus inclusif, car ce sont les élèves du lycée Hector Guimard, encadrés par un Compagnon du Devoir, qui ont fait de cette restauration leur chef-d’œuvre pédagogique. Budget ramené à 100.000€ : moitié mécénat privé, moitié Ville de Paris. 50/50, c'est un excellent ratio que je préconise souvent. La mairie a fini par suivre, à défaut d’avoir eu l’idée.
Le résultat est superbe. La pierre a été restaurée avec soi, le portail en bois, décapé puis teinté d'un brun profond, révèle à nouveau ses veines anciennes. Un travail de précision, d'engagement et de transmission.
Et à la fin, tout le monde est là pour la photo. Tant mieux. Parce que parfois, ce qui compte, ce n'est pas qui a freiné - mais ce qui a été sauvé..
| | | | | Dimanche matin, j’ai assisté à la messe de départ du père Yves Trocheris à Saint-Eustache. L’église était pleine à craquer, l’émotion intense, et l’ovation finale — cinq minutes debout — disait tout de la gratitude des fidèles. J’ai eu ensuite le plaisir de participer au déjeuner organisé en son honneur. Yves est, et restera, un ami. Homme de foi, de culture et d’écoute, il a su faire vivre cette paroisse comme un lieu à la fois spirituel, social, artistique — et pleinement ancré dans la ville. Nous continuerons à échanger sur la musique et l'art contemporain qui le passionne autant que moi.
Pendant sept ans, il a prolongé avec intelligence et générosité l’esprit oratorien qui habite Saint-Eustache depuis plus d’un siècle : un christianisme ouvert, en dialogue constant avec le monde contemporain et la création. La soupe Saint-Eustache y nourrit les corps. Les tableaux de Dhewadi Hadjab ou l’œuvre en cours de Guillaume Bresson nourrissent l’âme et le regard. Le Christ de Pascal Convert, les concerts des 36 heures, les installations de la Nuit Blanche, les expositions audacieuses : autant de gestes vivants, qui font de Saint-Eustache un véritable cœur battant au milieu de Paris Centre.
Au même moment, les élus de notre groupe assistaient à la messe de départ du père Pierre Vivares à Saint-Paul, qu’il quitte également pour prendre la relève à Saint-Eustache. Une belle passation, entre deux figures engagées, qui partagent une même exigence spirituelle, pastorale et culturelle.
Le père Vivares devra notamment relever un défi majeur : la rénovation du grand orgue, joyau patrimonial et musical, le deuxième plus important de Paris après celui de Notre-Dame. Hélas, les fonds levés à ce jour ne couvrent qu’à peine la moitié du budget. Il faudra une mobilisation forte et collective pour mener ce chantier à bien.
Saint-Eustache est bien plus qu’un monument. C’est une boussole, au-dessus des Halles et pour tout Paris Centre. Puisse-t-elle demeurer fidèle à cette vocation rare : accueillir, élever, créer, transmettre.
Et nous aurons bientôt le bonheur de retrouver Yves Trocheris à Saint-Eustache pour l'inauguration de la grande toile Apothéose montrant Saint-Eustache en cours de création par Guillaume Bresson, une œuvre majeure à la hauteur de ce lieu unique et qui fera face à un grand portrait de la Vierge Marie signée Simon Vouet.
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DERNIER VERRE AVANT L'ETE Je vous invite à nous retrouver autour d'un verre avant les vacances pour faire un bilan du semestre écoulé et échanger sur la campagne qui approche à grand pas. | |
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