Madame,
Monsieur,
Samedi 13 septembre, nous devions avoir un vide-greniers tranquille aux Halles, avec des chineurs en quête de vieux vinyles et de bibelots d'antan. Au lieu de ça, les habitants ont eu droit à une scène d’émeutes rappelant de la victoire du PSG ou la Fête de la Musique, restreintes aux Halles cette fois. Une fois de plus, les riverains ont dû s’effacer devant la violence de plusieurs milliers d’adolescents, mobilisés par un influenceur sponsorisé par Krousty Sebaïdi, chaîne de fast‑food asiatique qui vend du « street‑food » moderne et halal.
Ces milliers de jeunes ont pris d’assaut la place Joachim du Bellay dans la confusion générale. La force publique a tout de suite été dépassée. Les barrières prévues pour canaliser des files civilisées ont fléchi comme du carton sous la marée humaine. Dès 14h30, le SAMU faisait déjà la tournée des grands ducs.
Les forces de l’ordre, d’abord spectatrices, ont fini par comprendre que la puissance de TikTok battait à plates coutures toute jauge municipale (qui n'anticipe jamais rien, manifestement). Vers 16h, face à une tension qui montait plus vite qu’une friteuse à huile, l'ADRAQH (Association pour la Défense des Riverains et l'Animation du Quartier des Halles) a ordonné aux exposants de plier bagage. Les stands se sont volatilisés plus vite que leur ombre dans un mouvement de panique. Juste avant que la colère des milliers d'ados surexcités et peu respectueux de l'ordre public ne se déchaine : courses-poursuites avec la police, vols à la tire, jets de projectiles, bagarres. La fête était finie, le chaos bien installé.
Assez de cette mascarade : les Halles ne peuvent plus servir de pâture à des happenings improvisés par des commerçants irresponsables qui s’adressent à un public qui sombre aisément dans la violence. Et, pire encore, cette violence reste quasi impunie : trois seules interpellations samedi. Déni de justice criant pour les Parisiens, victimes à répétition de ces mêmes foules toujours à la recherche d'embrouilles.
J’espère que la chaîne Krousty Sebaïdi paiera les pots cassés et sera frappée d’une sanction dissuasive, afin que quiconque envisage un tel « barnum » à l’avenir se dote d’un dispositif de sécurité adéquat. Il est grand temps que les organisateurs assument leurs responsabilités.
Il est temps de reprendre sérieusement en main la sécurité de ce quartier, notamment en rouvrant le commissariat rue Pierre Lescot.