Subject: Attentat du Bataclan, 10 ans déjà

Madame,

Monsieur,




Hier, la France a commémoré le dixième anniversaire des attentats du 13 novembre 2015. La tuerie s’est ouverte au Stade de France, puis s’est poursuivie aux terrasses du Petit Cambodge, du Carillon, du Café Bonne Bière, du Comptoir Voltaire, de La Belle Équipe et du restaurant Casa Nostra, avant d’atteindre le Bataclan, alors en plein concert des Eagles of Death Metal.


Ces attaques ont fait 130 morts et plus de 350 blessés. À ce lourd bilan s’ajoutent deux suicides parmi les survivants, le premier en 2017, le second en 2024, rappelant le caractère insidieux et meurtrier du terrorisme. Des centaines de familles sont dévastées, et les survivants, marqués à jamais, peinent à reconstruire leur vie, souvent confrontés à des épisodes de détresse profonde.


Cet anniversaire doit nous inciter à honorer la mémoire des victimes, à soutenir les proches en deuil et à renforcer, collectivement, notre résilience face à une menace qui, bien que silencieuse, continue de ronger nos sociétés.




Hommage aux victimes et aux familles devant le Bataclan

Face au Bataclan, en début d’après‑midi, le Président de la République, le Premier ministre, les membres du gouvernement, la maire de Paris et de nombreux élus de la capitale se sont joints aux survivants et aux familles pour écouter, en leur présence, la lente lecture des noms des 132 disparus. Les équipes de la BRI et du RAID étaient également présentes. Une minute de silence a été observée, comme partout en France.


À l’issue de la cérémonie, survivants, proches et membres des familles ont défilé, en procession lente, devant la stèle mémorielle, où les représentants de l’État et de la Ville de Paris ont déposé des gerbes de fleurs. Chaque année, ce moment m'est le plus éprouvant. Le regard rougi des survivants, des familles des victimes, de leurs proches, encore marqués par cette tragédie sanglante, les accolades entre petits groupes qui partagent depuis 2015 une complicité pour porter ce fardeau qu'ils sont seuls à pouvoir comprendre.


Place de la République, hommages anonymes

Après la cérémonie, j'ai retrouvé quelques uns d'entre eux place de la République, à deux pas du Bataclan, où des centaines de bougies, de fleurs et de messages ont été déposés par des milliers d'inconnus au pied de la statut de la République. Une foule silencieuse se recueille devant ces hommages parfois joyeux, afin que l'esprit de la fête ne soit pas interrompu par la barbarie.



Inauguration du jardin mémoriel des victimes du 13 novembre 2015

Le soir, nous nous sommes tous retrouvés devant le jardin mémoriel des victimes du 13 novembre, au pied de l'église Saint-Gervais, pour la cérémonie d'inauguration. A 18h, l'hommage national a démarré au son des cloches de Notre-Dame, de Saint-Eustache et d'autres églises qui ont ouvert avec le tocsin avant de sonner le glas.


Nous, élus censés représenter les Français, nous sentions tout petits au milieu des survivants et des familles dans ce moment de communion partagée. Cette fois, tous le pays pouvait suivre cette cérémonie en direct.


Quatre très beaux discours ont rythmé cette soirée profondément émouvante :

  1. Philippe Duperron, père d'une victime et président de l'association 13onze15,

  2. Arthur Dénouveaux, rescapé du Bataclan et président de l'association Life for Paris,

  3. la maire de Paris

  4. et enfin le Président de la République.

La liste des 132 victimes a été lue par dix volontaires pour rappeler que nous n'abandonnerons jamais leur mémoire.


Ce fut une cérémonie singulière, mêlant poésie, électro, danse, le tout dans une atmosphère résolument rock sous une voute de lumières puis sous un ciel aux 132 étoiles brillantes grâce aux drones qui ont fini par former la phrase "Fluctuat nec mergitur".


Le point culminants a été atteint lorsque Jesse Hugues, voix des Eagles of Death Metal, s'est joint au Chœur du 13, composé de 44 autres survivants, certains avec des séquelles irréversibles, pour interpréter joyeusement "You'll never walk alone". Ce moment, à la fois émouvant et puissant, a fait vibrer l’assemblée au souvenir des disparus. La vie débordait de partout pour effacer la peur et les larmes.



Allez découvrir ce jardin du 13 novembre 2015 conçu par le paysagiste Mathieu Gontier si vous ne l'avez pas encore fait. La structure s'articule selon un plan des six lieux d’attaque, à savoir le Stade de France, les terrasses endeuillées et le Bataclan. Chaque soir, le jardin ouvert à tous s’illuminera avec une centaine de lucioles, aux allures de bougies. Elles formeront la voûte céleste du 13 novembre 2015.


Cordialement,

Aurélien Véron

Conseiller de Paris, élu à Paris Centre



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