Rachida Dati a souhaité se rendre elle‑même dans les souterrains des Halles afin de constater de visu les constats que je lui rapportais depuis longtemps. Nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer Sylvie, la boulangère du magasin « De belles manières », présent depuis une dizaine d’années au début de la rue de Turbigo et fermée les weekends. Dans les couloirs souterrains, nous avons échangé avec plusieurs usagers qui, à notre demande, nous ont fait visiter les espaces où ils dorment : matelas usés, échelles servant à accéder aux faux plafonds et galeries étroites s’étendant à perte de vue.

Depuis la quasi fermeture de ces tunnels à la circulation, ces zones sont devenues des lieux d’extrême précarité, marqués par une atmosphère très difficile. Un gardien de sécurité a en effet découvert le corps d’un homme, vêtu uniquement de sous‑vêtements, le visage enflammé, dans un couloir d’évacuation, les premiers éléments laissant à penser à une altercation avec des individus du milieu. Tout le quartier alentour subit les nuisances lourdes de ce fléau. Il est temps de passer à un plan d'action pour reprendre le quartier en main.

Ces constats confirment les propositions que nous soumettons depuis plusieurs années au Conseil de Paris concernant la lutte contre le crack : privilégier une prise en charge globale orientée vers les soins, la réinsertion et l’accompagnement thérapeutique, avec, pour les profils les plus sévèrement touchés, le recours à une injonction de soins. Cette approche vise à protéger à la fois les personnes concernées et les riverains, tout en rétablissant la sécurité et la décence dans les espaces publics.